Sommaire
Le climat
Comprise entre 8° et 35° de latitude nord, latitudes correspondant respectivement à celles d'Agadir et de Dakar, l'Inde a un climat chaud qui doit beaucoup au mécanisme des moussons (terme venant de l'arabe mausim, «saison»).
L'hiver
En hiver, le pays est recouvert par des zones de hautes pressions appartenant à la famille des anticyclones subtropicaux, lesquels sont présents tout autour du globe en cette saison, un peu au nord du tropique du Cancer. Les pressions diminuant vers l'équateur, les vents qu'émettent les anticyclones prennent une direction nord-est - sud-ouest à la suite de la déviation qu'impose la rotation de la Terre : c'est la mousson d'hiver, qui draine un air sec d'origine continentale. Les anticyclones ne sont pas favorables aux ascendances que nécessite la formation de précipitations; aussi le temps est-il sec sur l'ensemble du territoire, tandis que le ciel demeure clair.
Les températures (souvent plus de 35 °C le jour, autour de 15 °C la nuit) varient en fonction de la latitude et de l'altitude. Elles fléchissent nettement, surtout la nuit, au nord d'une ligne reliant Bombay à Calcutta. Dans les plaines de l'extrême Nord, des gelées nocturnes peuvent survenir. Les derniers mois de la saison sèche (de février à mai) sont très chauds sur l'ensemble du pays: les températures atteignent souvent plus de 35 °C à la mi-journée.
L'été
En été, la circulation atmosphérique est totalement réorganisée. Une dépression, à peu près permanente au nord-ouest de la région, se prolonge en direction du golfe du Bengale par un axe de basses pressions. D'autre part, des dépressions mobiles, qui se forment fréquemment dans le golfe du Bengale et se déplacent vers le nord-ouest, balaient les régions septentrionales. Les pressions étant élevées aux latitudes tropicales de l'hémisphère Sud, un immense courant d'air humide se dirige de l'océan Indien vers la péninsule.
En raison de la déviation due à la rotation de la Terre, ce flux se dirige vers l'Inde sous la forme d'un courant de sud-ouest; il tourne ensuite autour de l'axe dépressionnaire de l'hémisphère Nord, dans le sens inverse de celui des aiguilles d'une montre, et remonte la plaine du Gange. La direction de la mousson d'été est donc opposée à celle de la mousson d'hiver.
Le mécanisme de la mousson
L'arrivée de masses d'air humide permet la formation de nuages entraînant d'abondantes précipitations. Celles-ci, inégalement réparties, dépendent à la fois de l'alimentation en air chargé de vapeur d'eau et des mécanismes pouvant provoquer les ascendances nécessaires au déclenchement des pluies. Les précipitations sont particulièrement fortes le long des côtes occidentales de la péninsule, où la mousson bute sur des accidents topographiques assez nets, et dans tout le Nord-Est, où les effets du relief se combinent à ceux des dépressions mobiles, véritables «cheminées d'ascendance».
En revanche, les régions centrales de la péninsule, ainsi que les côtes orientales, plus plates et non touchées par les dépressions, restent modérément arrosées. C'est surtout dans son trajet sud-est - nord-ouest, le long de la plaine du Gange, que la mousson perd une grande partie de son humidité. Les dépressions mobiles, qui jouent un rôle important dans le déclenchement des pluies, sont assez «capricieuses» : de graves sécheresses peuvent survenir les années où elles apparaissent rarement. Le Nord-Ouest connaît des climats beaucoup plus secs, voire à tendance aride.
À mesure que la mousson faiblit, à partir de la fin septembre, les pluies diminuent progressivement. Toutefois, des dépressions mobiles se forment encore dans le golfe du Bengale, uniquement dans les zones les plus méridionales: elles expliquent les pluies dont bénéficient encore les côtes orientales de la péninsule. Certaines de ces dépressions sont suffisamment fortes pour provoquer des dégâts considérables le long des côtes. Le bilan des contrastes saisonniers est nuancé.
Les moyennes montagnes de la côte occidentale et du Nord-Est ainsi que les régions orientales de la plaine du Gange ont des climats très pluvieux. Les moyennes montagnes de l'est du socle et les deltas bordiers du golfe du Bengale, encore bien arrosés, reçoivent la plus grande partie de leurs précipitations en automne.
Les plateaux du centre de la péninsule sont nettement plus secs, moins toutefois que les régions de plaines et de moyennes montagnes (Aravalli) du Nord-Ouest.
La mousson sur les versants himalayens
Les versants himalayens tournés vers le sud sont très arrosés, surtout à l'est et au centre, tandis que la sécheresse marque les bassins et vallées situés dans le nord de la haute chaîne. L'altitude joue un rôle prépondérant: quelques kilomètres seulement séparent les régions de basses pentes, qui connaissent des climats tropicaux humides, des hauts sommets himalayens, où se trouve marquée l'influence polaire.